" Les Marins du Vendée lui doivent quelque chose.
A l'heure où les concurrents du Vendée Globe navigueront dans l'Océan Indien, les visiteurs du Nautic auront l'opportunité de découvrir Pen Duick V. Vainqueur sans partage de La Transpacifique, San Francisco-Tokyo dont le départ fut donné le 15 mars 1969. Mais surtout l'occasion de poser leur regard sur le précurseur des 60 pieds IMOCA. Révolutionnaire, le mot n'est pas trop fort pour qualifier ce monocoque de 10,67m construit en un temps record par les chantiers de La Périère à Lorient et dessiné par le tandem d'architectes, Michel Bigoin et Daniel Duvergie.
Comme il l'a déjà fait pour Pen Duick II et Pen Duick IV, Eric Tabarly imagine et conçoit le V pour une course. Il répond au pied de la lettre aux conditions météo du parcours caractérisées par une majorité de vents portants.
A l'image des Monos 60 pieds d'aujourd'hui, sa largeur incroyable pour l'époque 3,50m casse tous les codes. Il en va de même pour ses formes de carène très porteuses adaptées au portant, caractérisées par la présence sur la coque d'un redan - une première !. Ou encore pour son lest, un voile étroit et profond de 2,30m terminé par une torpille en plomb de 500kg.
Grâce à sa construction aluminium, son déplacement rentre dans la catégorie "poids plume". Seulement 3200kg pour une surface de voilure aux allures portantes de plus de 140m2.
Si l'histoire retiendra qu'Eric a dominé les 5700 milles de l'épreuve de la tête et des épaules en terminant avec 10jrs et 19h d'avance sur le deuxième, l'Arpège du français Jean-Yves Terlain, elle a oublié que ce monocoque était équipé de deux ballasts de 500 litres, qu'Eric remplissait à l'aide d'une pompe manuelle. Encore une première témoignant du côté visionnaire de ce marin hors normes.
En 2014, toujours au niveau 1 du Nautic, l'Association Eric Tabarly présentait Pen Duick II pour fêter les 50ans de sa victoire dans la Transat angaise en solitaire. Cette année, avec l'aide de le société Volvo-Penta, elle a choisi d'exposer Pen Duick V, propriété du Musée National de la Marine et dont la gestion est confiée à l'Ecole Nationale de Voile.
Pour le président de l'Association, Gérard Petipas, l'occasion était unique de témoigner que les marins du Vendée Globe lui doivent quelque chose. "
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