de Nederlandse Vissersbond

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Un avenir incertain

« Nous devons faire face au Brexit, à de plus en plus d'éoliennes et d’aires marines protégées qui laissent moins de place à la pêche et au chaos consécutif à la décision du Parlement européen sur la pêche électrique », déclare Johan Nooitgedagt de la fédération de pêcheurs néerlandaise Nederlandse Vissersbond.

Quentin Bates

Il ajoute que la prochaine étape reste encore floue alors que Parlement européen, Commission et Conseils discutent du résultat du vote et de décider si la pêche électrique continue, si elle est ramenée à un niveau d'activité inférieur ou complètement stoppée.

« Bien sûr, nous préférerions continuer avec 84 chalutiers à perche. C'est une avancée, notamment en ce qui concerne la réduction de la consommation de carburant de 50%, et le Parlement européen a mis fin à cette innovation, » déplore-t-il.

« C’est bénéfique pour la flotte, dont les coûts ont été réduits, et cela a mis notre secteur de la pêche en conformité avec les exigences de l'Accord de Paris. Nous ferons pressions pour maintenir l'activité des 84 chalutiers électriques qui pêchent actuellement sous dérogation, mais nous sommes réalistes et conscients que ce sera difficile. »

Il ajoute que pour une organisation qui a des navires à gérer, la situation est impossible et pourrait entraîner un conflit interne.

« Ce sera une position très difficile en tant que gestionnaire si le nombre de navires à impulsion électrique diminue. Comment puis-je décider qui va pêcher et qui ne va pas pêcher ? », déclare-t-il. Et il ajoute que c'était l'une des raisons pour lesquelles le nombre a été augmenté au départ, car les armateurs sans autorisation pour la pêche électrique ont fait pression pour qu’elle soit ouverte à tous, exigeant que l’ensemble de la flotte devait y être autorisée ou que personne ne le devait.

« Les prix du carburant étaient élevés à ce moment-là. 50% de la flotte gagnait de l'argent et les 50% restants réclamaient la pêche électrique pour eux-mêmes ou d’y mettre un terme, » explique-t-il. Et il ajoute qu'il est difficile de comprendre la position française.

« Nous ne comprenons pas pourquoi les Français sont si négatifs, en particulier le fait qu’ils soient convaincus que la pêche électrique ait endommagé leur pêcherie de sole, déplore-t-il. « Au cours des dernières semaines, la pêche de sole a été excellente dans la Manche. Ils ont dit qu'il n'y avait plus de sole sur leurs lieux de pêche, mais ce n'est pas le cas. Nous pensons que les problèmes avec leur stock de sole sont davantage susceptibles d'être liés à la nourriture et à la température, et non à la pêche électrique plus au nord. »

Concernant le problème du Brexit, Johan Nooitgedagt affirme que les vrais perdants seront les Britanniques et il se demande quand quelqu'un dans la politique britannique fera preuve d’un véritable leadership en la matière.

« L’échéance a certes été reportée et les choses sont claires jusqu'au 31 décembre 2020, mais il est possible que les accords soient encore plus difficiles à obtenir après cette date, et la pêche n’est pas la priorité du gouvernement, » selon lui. « Il y a des décisions plus importantes à prendre dans tout cela et ce n'est pas à nous de décider. Bien sûr, nous voulons négocier, mais nous nous attendons à ce que le résultat reste incertain jusqu'au dernier moment. Ce serait une catastrophe si nous perdions des zones de pêche, ce qui nuirait à tout le monde. Les pêcheurs de crevettes n'ont rien à voir avec le Brexit et les eaux britanniques, mais l'effort reporté sur leurs zones les affecterait gravement. »

Il souligne que l'interdiction des rejets est universellement détestée par les pêcheurs à travers l'Europe et que pour beaucoup, elle est une des principales raisons de vouloir quitter l'UE.

« Pourtant, ​l'interdiction des rejets est venue de Grande-Bretagne. Les Britanniques la voulaient. Maintenant, la Grande-Bretagne veut partir et nous laisser avec SON interdiction de rejeter, » dénonce-t-il.