Le label Mr Goodfish qui connaît un véritable succès s’inspire beaucoup de concepts semblables tels que Seafoodwatch aux États-Unis et Oceanwise au Canada. Mr Goodfish a été développé à l’aquarium Nausicaa de Boulogne-sur-Mer en 2010-2011, comme l’explique Florence Huron, Directrice des projets et expositions de l’aquarium.
« Nous avons décidé de travailler avec le secteur et non contre lui, » assure-t-elle. « On ne peut pas appliquer la méthode des feux de circulation pour indiquer les bons et les mauvais choix, nous mettons l’accent sur le positif. Nous discutons avec les pêcheurs et les criées et leur contribution est importante.
En France, l’aspect saisonnier est aussi très important. Les comités scientifiques se réunissent donc tous les trois mois : un pour Boulogne, la Manche et la Mer du Nord, un autre pour la Bretagne et la côte atlantique, et un troisième pour la Méditerranée. Ce sont eux qui décident quelles espèces peuvent être recommandées ou non, » explique-t-elle.
« La science est au centre des priorités et nous voulons mettre en valeur les espèces qui sont en bonne santé et les professionnels ont aussi leur mot à dire, ce qui nous donne une indication de ce sur quoi nous devons porter notre attention. »
Florence Huron ajoute qu’en tant qu’aquarium, Nausicaa est considéré comme un interlocuteur neutre et indépendant qui souhaite seulement des mers en bonne santé et des ressources marines abondantes.
« Ce n’est pas une certification - c’est une recommandation. Nous ne sommes en concurrence avec rien de ce que fait le MSC, bien que nous travaillions et que nous discutions ensemble. Nous cherchons à aider les pêcheurs et les aquaculteurs artisans. Nous faisons la promotion des stocks « durables » reconnus en bon état écologique auprès des consommateurs et recommandons les espèces en fonction de la saison et en dehors de leur période de reproduction. »
Depuis que le programme Mr Goodfish existe il s’est développé et implique désormais pratiquement tous les maillons du secteur y compris les détaillants et les supermarchés. Ses 2 000 poissonniers adhérents, qui comprennent des points de vente de toutes tailles, sont tenus de signer la charte d’engagement leur permettant d’afficher le logo de Mr Goodfish, Il en est de même pour les restaurants adhérant au programme qui peuvent aussi afficher le logo sur leurs menus.
Mr Goodfish s’intéresse au poisson sauvage mais a aussi ses propres critères d’éligibilité pour l’aquaculture avec des seuils appliqués à l’alimentation des poissons d’élevage et une incitation à utiliser des protéines alternatives – farines d’insectes ou végétales.
« Nous examinons la densité de population dans les cages, les produits propres, l’utilisation d’antibiotiques, l’état des fonds marins sous les cages. Il s’agit tant des impacts sur les écosystèmes que le bien-être des poissons », résume-telle, ajoutant que les exigences sont globalement similaires à celles de l’ASC.
Le programme a nombreuses actions de promotion. Il y a l’application Mr Goodfish pour savoir quel poisson manger et où le trouver et aussi des recettes en français et en anglais.
« Il y a toute une communauté autour de cela. Nous participons à autant de festivals que possible, ce qui contribue à améliorer l’image. Nous collaborons également avec le secteur pour aider les pêcheurs artisanaux à promouvoir ce qu’ils pêchent », se félicite Florence Huron.
« Nausicaa reçoit un million de visiteurs par an et fait la promotion active de Mr Goodfish - et c'est formidable d’avoir leur soutien. »