Guy Cotten

Guy Cotten

Le petit bonhomme jaune va dans le sens de l’histoire

Peu nombreux sont les ports dans le monde où l’on n’aperçoive pas le jaune moutarde des cirés Cotten. Partout où l’on pêche, le logo du petit pêcheur jaune n’est jamais très loin.

Quentin Bates

C’est une entreprise remarquable qui a débuté modestement il y a plus de cinquante ans. Non seulement elle porte le nom de son fondateur, mais elle est également entre les mains de ses enfants et de ses petits-enfants - et elle est fermement enracinée dans la commune de Trégunc, tout près de Concarneau, la capitale française de la pêche thonière.

Guy Cotten n’a cessé de croître au fil des années.  D’abord sur le marché français puis avec le développement continu de ses exportations, elle s’est retrouvée, il y a environ quatre ans, à dépasser sa capacité de production alors que la demande continuait de croître La nécessité de s’étendre présentait de nombreux défis.

The distinctive Guy Cotten yellow fisherman logo was designed by local artist Alain le Quernec more than forty years ago / Le logo reconnaissable du petit pêcheur jaune de Guy Cotten a été conçu par l'artiste local Alain le Quernec il y a plus de quarante ans

Pas question d’externaliser la production ailleurs, ni de s’implanter ailleurs, dans une région à bas coût - à cela s’ajoute à la volonté de rester proche de ses racines bretonnes.

L’agrandissement de l’usine existante n’était pas possible. Le choix d’un site à cinq cents mètres s’est avérée être la solution. Une fois la décision prise, la nouvelle unité de production a rapidement pris forme et a été mise en service il y a quelques semaines.  L’ancien bâtiment abrite désormais l'entrepôt de stockage et la logistique de l'entreprise.

The areas for welding and sewing are kept apart, and there is more space compared to the old building / Les ateliers de soudure et de couture sont séparés et il y a plus de place que dans l'ancien bâtiment

Lors de l’inauguration de la nouvelle usine Guy Cotten, Olivier Bellec, maire de Trégunc, a déclaré que si Gauguin peignait de nos jours, il ne fait aucun doute que le célèbre petit bonhomme jaune - dessiné à l’origine par l’artiste local Alain le Quernec il y a plus de quarante ans - aurait trouvé sa place dans son travail.

« Nous sommes très fiers d'avoir une entreprise comme Guy Cotten dans la commune, fidèle à ses fournisseurs, à son personnel et à la région qui l’entoure, » a déclaré Olivier Bellec lors de l’inauguration. De nombreux distributeurs étrangers de l’entreprise sont aussi venus du monde entier jusqu’à Trégunc pour cet événement.

Overseas distributors came to Brittany for the opening of the new factory: Guy Cotten export manager Jorge Rodrigues with Noureddine Gnaou of Moroccan distributor Soremar / Des distributeurs étrangers sont venus en Bretagne pour l'ouverture de la nouvelle usine : Jorge Rodrigues, responsable export de Guy Cotten, avec Noureddine Gnaou de Soremar, distributeur marocain

Guy Cotten continue assurément sa croissance et entend se développer davantage dans les prochaines années, notamment hors de France. Les exportations représentent déjà plus de 40% des ventes, un chiffre en progression constante ces dernières années.

« La production de l'ancienne usine était limitée et cela nous ralentissait », explique Jorge Rodrigues, directeur export. « Maintenant nous pouvons nous développer. » Il ajoute qu'il y avait déjà eu une croissance importante ces dernières années - une augmentation des ventes de 450% au Canada et de plus de 50% au Sénégal.

Douglas and Nana Yaa Boateng of CCT Africa distribute Guy Cotten oilskins across much of West Africa / Douglas et Nana Yaa Boateng de CCT Africa distribuent des cirés Guy Cotten dans une grande partie de l'Afrique de l'Ouest

« Le Pérou marche bien, en particulier grâce aux ventes aux écloseries. Isfell est notre distributeur en Islande, un marché en forte croissance. Le Groenland et les îles Féroé se portent vraiment bien. Mais nous nous ne sommes pas élargis vers des marchés que nous n’avions pas la capacité à gérer – bien que nous en ayons quelques nouveaux comme le Chili, qui s’est avéré énorme dès le départ, » se félicite-t-il.

« Maintenant que nous sommes sûrs d’avoir la capacité de production, nous pouvons explorer de nouveaux marchés, comme l’Afrique du Sud. »

Three generations of the family are at the centre of running Guy Cotten / Trois générations de la famille font tourner l’entreprise Guy Cotten

Outre le bâtiment et les installations, le personnel est un élément clé de la croissance. Guy Cotten recrute déjà, même si ce n’est une tâche facile car la Bretagne n’a pas une forte tradition dans le textile. L’entreprise a mis en place son propre programme pour former et apporter en trois mois les compétences nécessaires pour plus de 300 articles distincts de la gamme.

« Ce n’est pas facile de trouver du personnel qui ait déjà les bonnes compétences. Mais nous cherchons à recruter une soixantaine de personnes supplémentaires, mais cela dépendra aussi de la demande. Nous prévoyons d’augmenter nos effectifs de 30% en un an », déclare-t-il en ajoutant que l’usine a la capacité pour se développer davantage si la production devait encore augmenter.

Nadine Bertholom-Cotten lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle usine

Tradition et innovation

« Ce bâtiment a été conçu pour accompagner notre croissance tout en préservant l'emploi local et en protégeant le savoir-faire de notre marque en France et avec le souci de respecter l'environnement, » déclare Nadine Bertholom-Cotten, directrice générale de Guy Cotten, dont le père a créé l'entreprise en 1964.

« Nous avons développé une unité de production innovante et extrêmement efficace, notamment en installant des panneaux solaires pour produire notre propre électricité. Les conditions n'étaient pas idéales dans l'ancienne usine, nous allons dans le sens de l’histoire. C’était un défi de garder tout à proximité, mais nous avons réussi à construire à quelques centaines de mètres du bâtiment existant. »

Elle explique que la volonté de préserver les valeurs historiques et d’offrir des locaux lumineux avec de bonnes conditions de travail était au cœur du projet.

« Le bien-être de notre personnel est très important et, à mesure que nous grandissons, nous devons nous assurer que nos salariés, leur savoir-faire et leurs compétences restent ici. Nous nous préoccupons aussi des aspects environnementaux et continuons à innover tout en adaptant aux demandes futures, » explique-t-elle.

Avec l'ouverture de la nouvelle usine, Guy Cotten possède trois sites en Bretagne - un à Landaul et désormais deux à Trégunc - ainsi qu’un site à Madagascar où est fabriquée une gamme de vêtements de travail agricoles. Tous utilisent les mêmes équipements et processus, avec une qualité uniforme dans tout le groupe.

«70% des 450 000 articles que nous produisons chaque année sont fabriqués en Bretagne, et cela va augmenter avec la nouvelle usine, » assure Nadine Bertholom-Cotten.

« Pour maintenir un niveau élevé et constant de qualité, nous travaillons également avec des fournisseurs locaux, proches de nos usines. 95% de nos fournisseurs sont français ou européens. Certains tissus sont exclusivement développés pour Guy Cotten. »