Télémaque

Télémaque

Un nouveau chapitre dans l’Odyssée de la famille Marion

Jean-Baptiste Marion, l’un des trois frères formant la cinquième génération de pêcheurs de la famille à Grandcamp-Maisy, port de Normandie, veut assurer l’avenir de l’entreprise familiale avec un nouveau chalutier.

Kim Hansen

Télémaque 2 est une véritable histoire familiale, Jean-Baptiste Marion et son épouse Virginie cherchant à offrir les meilleures conditions possibles à leur équipage et à la génération suivante en offrant à leurs garçons (âgés de 5 et 7) la possibilité de perpétuer la tradition.

Ils ont choisi un design Coprexma pour leur navire construit chez Piriou.

Télémaque ready to steam home to Grandcamp-Maisy for the first time. Image: Piriou / Télémaque prêt à faire route pour son port d’attache à Grandcamp-Maisy pour la première fois

Tout au long de la construction, l’accent a été mis sur l’isolation phonique, en particulier un important travail d’insonorisation de la salle des machines équipée d’un moteur principal Cummins KTA19 de 440 ch. La conception de la carène répond à la fois à l’exigence d’une bonne tenue à la mer at aux contraintes de tirant-d ’eau d’un navire opérant à Grandcamp-Maisy.

Le « Tunnel of LoC » de Coprexma est l’un des éléments clés optimisant la conception de Télémaque 2. L’hélice à pas fixe de 2 000 mm de diamètre est logée sous une voute dans la coque.

« On est à un maximum de 3,50 m et plutôt autour de 3,30 m à Grandcamp, précise Jean-Baptiste. » « Cela permet aussi meilleur rendement à l’hélice qui devrait se traduire par des économies de carburant. »

Jean-Baptiste Marion and Télémaque’s crew in the wheelhouse; Engineer Anthony and galley duties are shared by Clément and Charles-Edouard / Jean-Baptiste Marion et l’équipage du Télémaque dans la passerelle ; Anthony à la machine et la cuisine assurée par Clément et Charles-Edouard

Le navire de 15,95 m de long et 7.24 m de large est également doté d’une étrave inversée retroussée qui offre presque 16 m à la flottaison, ce qui apporte des gains sur la vitesse, une meilleure tenue à la mer et des volumes amortisseurs sur l’avant optimisant l’installation des équipements.

« Nous avons fait le choix de l’étrave inversée plutôt qu’un bulbe. Cette solution améliore le confort et permet de gagner en volume sous la pontée, » explique Jean-Baptiste.

« Ce design a déjà fait ses preuves – mon arrière-grand-père était marin à bord du cuirassé Le Mirabeau qui avait une étrave inversée. »

Télémaque’s heavily insulated fishroom / La cale du Télémaque bien isolée

Il y a une cale à poissons de 50 m et plus de place pour le traitement des captures qu’avec un design conventionnel ainsi qu’un meilleur agencement des espaces de travail et des locaux vie et plus de confort.

La plage arrière est en inox renforcé afin de limiter l’usure générée par les dragues et les autres équipements puisque Télémaque 2 est un navire polyvalent conçu pour alterner le chalutage de fond, le pélagique et la drague à coquille.

Le navire est d’une longueur inférieure à 16 mètres, condition pour pouvoir pêcher la coquille mais est assez large pour pouvoir embarquer 2 bâtons de 8 dragues à coquille.

Anthony in the engine room with the Cummins KTA19 / Anthony dans la salle des machines avec le moteur Cummins KTA19

Les premiers essais en mer confirment que le nouveau chalutier est extrêmement silencieux et stable.

« C’est bien plus agréable depuis les postes de travail et les espaces vie, se félicite Jean-Baptiste »

« Pas une goutte pendant la route même dans le clapot. Et à quai, on n’entend rien, ajoute Virginie ».

New Morgère doors ready to be taken on board / Les panneaux Morgère tous neufs près à être embarqués

L’épouse de Jean-Baptiste s’occupe de la gestion quotidienne de l’armement, des débarquements et de la vente, principalement à la criée de Grandcamp. Elle confie qu’avec l’équipage ils forment une véritable famille.

« Les gars ont été impliqués dans la construction depuis le départ et viennent au chantier avec nous. Il y a deux marins qui cuisinent, c’est à eux de décider de l’agencement, déclare-t-elle. »

Skipper and owner Jean-Baptiste Marion / Le patron-armateur Jean-Baptiste Marion

« Tout cela n’a été possible que parce que nous avons travaillé en étroite collaboration avec Piriou et Coprexma et que les équipes du chantier et de l’architecte se sont rendus disponibles et prêts à rendre service. On a même créé un groupe sur Facebook pour partager les photos de la construction. »

Nous avons choisi le chantier Piriou car c’est là que nous avons réalisé les travaux d’entretien de l’ancien Télémaque.

Même avec 30 heures de route, on reviendra pour l’entretien du nouveau Télémaque. On prend soin de nous et le travail est bien fait. »

Jean-Baptiste Marion et l’équipage du Télémaque chez Piriou à Concarneau où le nouveau chalutier a été mis à l’eau. Photo : Virginie Marion

Optimisme

Plus que quelques réglages mineurs avant l’entrée en activité de Télémaque 2 prévue en octobre et bien que la saison de la coquille Saint-Jacques de la Baie de Seine débute le 1er octobre, les propriétaires prennent le temps de s’assurer que tout est prêt avant de commencer.

En fait, ce sont trois coquilliers neufs qui vont rejoindre la flotte à peu près au même moment. Un signe d’optimisme pour le secteur, malgré les incertitudes liées au Brexit et les conflits historiques sur ces zones de pêche.

Néanmoins, Jean-Baptiste et Virginie Marion croient fermement en l’avenir.

« Ce qui m’inquiète ce sont les navires des autres pays qui pourraient venir pêcher dans nos eaux, » déplore Jean-Baptiste.

« Mais ma famille pêche depuis 5 générations et on a toujours su s’adapter. Ce que l’on cherche c’est la polyvalence qui nous permet de passer d’un métier à l’autre. La coquille représente près de 70% de notre chiffre d’affaires ; aujourd’hui on travaille le pétoncle et la sèche. On reste à l’écoute du marché, « explique-t-il.

« Laissez-moi partir pêcher et je vous raconterai comment ça marche. »